Si on décrit ce tableau spontanément, on dira souvent que Vénus se regarde dans un miroir — et c’est d’ailleurs comme ça que le tableau est présenté dans sa première description documentée, en 1651. Mais optiquement, c’est impossible : si nous voyons le visage de Vénus dans le miroir, alors ce qu’elle y voit, elle, c’est le spectateur (du coup pour ma part j’aurais appelé ça l’effet “rétroviseur du chauffeur de bus”, mais c’est vrai que ça sonne moins bien).
Aujourd’hui l’effet Vénus est souvent utilisé au cinéma pour filmer un personnage censé se regarder dans un miroir (et qui y voit, donc, la caméra), mais on en trouve de nombreux autres exemples dans la peinture.
Évidemment je n’en sais rien, mais j’aime à imaginer que Vélasquez a été vexé comme un pou que son tableau soit mal compris par ses contemporains, et que c’est pour ça qu’il a peint Les Ménines, où l’idée de l’effet Vénus est comme démultipliée.
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Je ne peux pas manquer l’occasion qui m’est offerte de vous montrer ce plan séquence hallucinant et apparemment impossible, dans Contact de Robert Zemeckis :