Ce mois-ci le zine arrive un peu tard, parce que je voulais au moins mettre au courrier les versions imprimées avant de publier le PDF — j'espère que certains d'entre auront déjà entre les mains sa petite couverture rose fluo.
Ce numéro de Kimchi Overdose tâche de répondre à pleins de questions que je me suis posé en mars, pendant que je préparais mes articles pour le nouveau Climax. Vous trouverez le PDF à télécharger après un petit extrait.
Portez-vous bien, à ce soir pour Absolument Tout.
M.
L'an dernier on a vécu trois mois à Paris au lieu de Montreuil, et quand j'emmenais ma fille faire du skate à Répu j'étais chaque fois surpris parce que les ados (manifestement pas à plaindre) du quartier étaient habillés comme les gamins de mon adolescence de plouc — des vestes de survêt' turquoise et mauve satinées, identiques à celles que nous réclamions à nos parents sans bien savoir si elles étaient belles, car « les marques » étaient la seule distinction que nous connaissions, et puis des sacs bananes, et des jeans informes et presque blancs, et puis surtout des coupes de cheveux injustifiables, identiques là encore à celles qu'à l'époque nous subissions et dont nous ne parlions pas, liés que nous étions par la conscience de notre plouquerie et par l'humiliation partagée, permanente et très concrète d'une coiffure ridicule. Ensuite j'ai vu des friperies jusque dans Citadium, le temple du streetwear trop cher, et puis Le Monde a fait un article sur la mode des bars à coquillettes, alors même qu'un artisan kébabiste ouvrait rue de l'Église à Montreuil (c'est d'autant plus absurde qu'on dit manifestement un kébabier et non un kébabiste) — et là, signe que j'ai jamais totalement perdu les réflexes que mes profs de journalisme avaient tenté de m'inculquer il y a vingt ans, eh bien je me suis dit : bordel, c'est une tendance.
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