Je viens de finir la lecture d’Un nouvel or noir de Philippe Baqué, qui offre une analyse historique implacable de la constitution du marché actuel de l’art africain. C’était passionnant, rempli d’extraits d’entretiens inédits et d’anecdotes grinçantes. Une de mes favorites :

Breton, Tzara et Éluard ne se contentèrent pas d’être collectionneurs. Ils tirèrent une partie non négligeable de leurs revenus du commerce des arts « primitifs ». André Breton n’en fustigera pas moins les marchands jusqu’à la fin de ses jours. Dans La Clé des champs, il écrit à propos de sites indiens précolombiens servis en pâture aux hordes touristiques, qualifiées de « défilé des ahuris » :
Les pièces de céramiques aisément transportables […] seront allées moisir dans les musées si, au mépris de tout ce qui devait les signifier à jamais, elles ne sont pas devenues, sur la base du cynique compromis passé entre vendeurs et acheteurs presque toujours revendeurs, pure et simple marchandise internationale.
Les positions et les activités commerciales d’André Breton n’eurent pas l’heur de plaire à tous les surréalistes. En 1930, Jacques Baron écrivait à son propos :

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