Bonsoir tout le monde,

J'espère que vous allez bien et que vous profitez du retour de la pluie pour remplir des jerricans. Je profite d'avoir votre pleine attention pour signaler qu'il y aura non pas une, mais bien deux occasions de me croiser à Paris cette semaine :

D'abord, ce jeudi à la soirée de lancement du nouveau Climax :

C'est aux Amarres, quai d'Austerlitz, à partir de 19h. Venez, on sera tous là !

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Et dimanche après-midi, je tiendrai un petit stand à la journée de soutien au Fanzinarium :

C'est au CICP, 21 ter rue Voltaire dans le XIe. J'y serai avec mes fanzines et quelques sérigraphies et cartes, y compris le tout nouveau Kimchi Overdose, auquel je mets les dernières touches. Venez !

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Et pour fêter tout ça, c'est le retour du baromètre du solarpunk !

1. Les promesses du futur

Je suis récemment tombé sur deux techniques pour produire de l'énergie dont j'ignorais totalement l'existence.

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Une tour solaire ou cheminée solaire "est une centrale de production électrique qui utilise des courants d'air chauffés par le soleil pour générer de l'énergie cinétique, transformée en énergie électrique grâce à des turbines", nous dit Wikipédia.

Manzanares Solar Chimney viewed through the polyester collector roof
"Manzanares Solar Chimney viewed through the polyester collector roof" by Widakora, CC BY-SA 3.0

L'idée remonte au 19e siècle, mais le premier prototype d'une taille conséquente n'a été bâti que dans les années 1980, au centre de l'Espagne. Il y a en effet quelques inconvénients : la cheminée centrale est très haute (195m à Manzanares), et la zone utilisée pour réchauffer l'air très étendue (6ha), pour une production modeste (50 kW). Mais l'avantage est qu'on peut aussi utiliser la zone du "collecteur solaire" comme serre !

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J'ai aussi découvert l'énergie osmotique, soit "l'énergie dégagée lors de la rencontre entre deux eaux avec des concentrations en sel différentes (entre l'eau de mer et l'eau d’une rivière par exemple)."

Un diagramme pas très clair expliquant le fonctionnement de l'énergie osmotique
Honnêtement j'ai pas compris comment c'est censé marcher

Cette source d'énergie est déjà exploitée commercialement en Hollande et en Norvège. Mais une entreprise française, Sweetch, promet aujourd'hui des rendements très, très supérieurs aux systèmes existants, grâce à un procédé à base de nanotubes de nitrure de bore publié en 2013 par une équipe de chercheurs français et que je ne me risquerais certainement pas à essayer de vous expliquer.

Un site pilote situé à l'embouchure du Rhône, dans l’écluse de Barcarin, doit ouvrir d'ici la fin de l'année, et les rendements promis sont carrément énormes, puisqu'on parle d'un potentiel exploitable d'ici 2030 de 4 TWh d'électricité par an (ce qui me paraît vraiment gigantesque).

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Ah, et on me signale à l'instant dans mon oreillette que la fusion nucléaire, qui est annoncée pour "dans 20 ans" depuis au moins 50 ans, est désormais promise pour "dans 5 ans" :

Microsoft just made a huge, far-from-certain bet on nuclear fusion
“I would say it’s the most audacious thing I’ve ever heard.”

2. Les panneaux solaires de Gaza

Si on tente de faire un instant abstraction de l'actualité : la bande de Gaza est un territoire très densément peuplé, très ensoleillé, et qui manque cruellement d'énergie. L'approvisionnement en électricité y est intermittent et chaotique : les coupures sont fréquentes et peuvent durer jusqu'à 12h par jour.

Depuis quelques années, différents programmes internationaux y financent l'installation de panneaux solaires, notamment sur les hôpitaux, et la formation de techniciens spécalisés. Il y a aussi pas mal de projets privés, notamment sur les exploitations agricoles.

Autant je ne suis pas persuadé que mettre des panneaux solaires partout en Europe soit nécessairement une riche idée, autant là c'est difficile de trouver quelque chose à redire, même si pour l'instant le parc solaire installé est très loin de couvrir les besoins de la population.

3. La revanche du dirigeable

Les dirigeables ont de nombreux avantages sur les avions en termes de bilan écologique, mais ils souffrent d'un malencontreux problème d'image : tout le monde est persuadé qu'ils sont vieux et dépassés (mais non les gars, vous êtes super). Heureusement, de nombreux projets visent à les remettre au goût du jour, tels des coachs de vie pour aérostat. Par exemple, un entrepreneur texan tente actuellement d'organiser une course en dirigeables autour du monde pour rajeunir leur image — et bien que je sois intimement persuadé qu'il a eu l'idée en voyant Cars 2, l'honnêteté m'oblige à reconnaître que ça peut marcher. Donc bonne chance, Don R. Hartsell !

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En France, on n'a pas (encore) de start-up de dirigeable de course, mais ça ne devrait pas tarder puisqu'on a à peu près toutes les autres sortes.

Flying Whales veut fabriquer un dirigeable avec une charge utile de 60 tonnes :

Dirisolar promet un dirigeable solaire de tourisme :

Et je ne suis pas certain d'avoir compris ce que promettait cette vidéo merveilleusement grandiloquente, mais ça a l'air d'être très futuriste :

C'est curieux parce que le domaine est saturé d'images un peu cheap — comme si ça faisait si longtemps qu'on n'avait pas vu de dirigeable en vrai qu'on ne savait même plus comment en représenter un de manière convaincante.

Pour passer des montages photo bricolés à la réalité, il reste sûrement beaucoup de travail, mais c'est encourageant de voir que des gens s'y consacrent, dans l'ombre. J'ai par exemple adoré cette étude sur l'optimisation de l'itinéraire d'un dirigeable couvert de panneaux solaires qui traverserait l'Atlantique — en attendant les dirigeables, on peut déjà laisser son esprit dériver doucement au bruit du vent, en rêvant à un futur où on pourrait aller à New York en 3 jours, en glissant sur les nuages.

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Et ce sera tout pour cette fois. Cette semaine, pas de sponsor rigolo, il faudra vous motiver tout seul pour entrer dans la grande famille des amis de la newsletter. Je vous fais toute confiance.

Portez-vous bien.

M.