Je remonte doucement la pente après une rentrée éreintante, comme la vôtre je suppose (les rentrées c'est toujours éreintant, la vie est mal faite).
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Des nouvelles du prochain zine : c'est à peu près écrit mais c'est encore le bordel, je vais m'enfermer à la bibliothèque demain et vendredi pour finir.
Si tout va bien je ferai les visuels avec mon nouveau jouet, une sorte de robot à faire des dessins tremblotants que j'ai construit cette semaine (ça s'appelle un brachiographe mais je trouve le nom un peu trop sérieux pour une machine aussi rigolote).
Un petit à-côté effectivement coupé au montage dans la newsletter de la dernière fois — j'avais encore plein de trucs à dire sur les déchets mais c'était déjà long alors je me suis interrompu :
J'avais vraiment aimé un des articles universitaires que je cite vers la fin (La récupération dans les déchèteries : formes, motivations et devenir) parce que les glaneurs et glaneuses interrogées mettaient des mots sur des attitudes et des envies que j'avais pu entr'apercevoir ou deviner, chez d'autres gens ou mêmes chez moi. Par contre j'ai trouvé dommage la manière dont les Roms sont traités dans l'article — ils sont omniprésents mais en creux, comme s'il était interdit de prononcer leur nom :
Pascal : « Mais la concurrence, tu la vois tout de suite. C’est visible tout de suite, si tu veux. Tu piques leur matos. Pis même, d’un point de vue déontologique, si tu veux, je sais qu’ils n’ont que ça pour vivre. Donc moi qui ne suis pas à plaindre – je vis avec le RMI en gros –, j’ai moins besoin qu’eux. Qu’est-ce que je vais aller leur piquer les choses ! J’y vais plus par passe-temps parce que pour moi c’est une activité, comment je pourrais dire ça ? Enfin, j’y prends du plaisir ! »
En tout cas aucun n'est interrogé, alors que s'ils fréquentent autant la déchetterie que l'article le laisse entendre sans le dire tout à fait, ils auraient certainement eu des choses à en dire. Et peut-être bien que l'auteure du papier a essayé d'interroger des Roms et n'a trouvé personne pour lui répondre, mais dans ce cas il aurait fallu le dire.
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Ça m'a fait penser aux gens qui se plaignent de "l'absence, en France, de législation sur les tiny houses" comme frein à la mobilité — alors qu'il y a tout à fait en France une législation régissant très précisément le fait de vivre dans une caravane ou une roulotte. Il y a même des aires d'accueil prévues à cet effet dans toutes les communes d'une certaine taille. Ah bon, ces aires d'accueil sont dans des coins tout moches ? C'est curieux. Bref c'est rigolo de voir les gens réaliser que s'ils s'installent dans leur tiny house, ils deviennent eux aussi, littéralement, des "gens du voyage".
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