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Hier j'ai réalisé que The Dissolve c'était il y a dix ans. Cette émanation de Pitchfork défendait une certaine idée du cinéma et de la critique —  l'idée que les films de divertissement aussi méritent l'analyse, l'idée qu'on peut légitimement attendre du cinéma populaire qu'il soit varié, intelligent et bon, et l'idée qu'on est en droit de se plaindre quand il ne l'est pas. Lancé en 2013, le site a permis à une génération de critiques américains d'éclore et d'écrire les articles que d'autres sites ne leur auraient jamais achetés (il n'en reste plus beaucoup en ligne, mais par exemple celui-ci sur le rôle de Van Damme dans l'arrivée des réalisateurs hong-kongais à Hollywood), avant de fermer sans crier gare en 2015.

Fut-un temps où j'avais essayé de suivre les anciens de The Dissolve sur twitter, mais c'était sans intérêt de me retrouver au milieu de leurs private jokes. Aujourd'hui j'essaie de les suivre sur Letterboxd, une espèce de Sens Critique exclusivement dédié au cinéma. J'espère que ça me redonnera envie d'aller au cinéma voir des nouveaux films, mais c'est pas gagné. À part le Miyazaki, y a pas grand chose qui me tente en salles en ce moment.

À bien y penser The Dissolve n'a pas survécu longtemps parce que son existence même était une forme d'anachronisme, une survivance d'une époque où le cinéma américain à la fois grand public et adulte existait encore (vous me direz peut-être Oppenheimer, je vous répondrai : c'est bien la preuve que tout le monde est mort de faim). Et je sais que j'ai l'air du vieux croulant que je suis certainement quand je dis des choses pareilles, mais je vous jure que c'était mieux avant, quand on faisait des films à moyen budget, dont la principale attraction était le casting, et non les effets spéciaux.

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